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Le blog d'Olivier Bavay

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27 août 2012

Le Ch'triman dans sa version half, le 26-08-2012

Depuis 3 ans, le chtriman prenait place à Cambrai, petite ville ouvrière du Nord de la France. Les organisateurs ont cependant décidé de délocaliser l'évènement sportif à Gravelines (59820) sur le site du PAarc sur les rives de l'AA. Gravelines est une charmante petite ville fortifiée des Flandres françaises qui a connu son développement économique grâce au commerce de la pêche. Aujourd'hui, elle tire davantage ses revenus du tourisme et des rentes du nucléaire car elle abrite la plus grosse centrale d'Europe. Centrale nucléaire aux bords de la mer... Et oui, ça ne nous laisse pas un bon souvenir...

 

Bluffé par les infrastructures et la beauté du pays ! L'organisateur a clairement donné une autre dimension au Chtriman. Là où auparavant l'on pouvait se sentir à l'étroit à Cambrai, le site du PAarc, stade nautique olympique uniquement créé pour accueillir les athètes avant le JO de Londres, offre à présent une magnifique perspective au développement de gros évènements sportifs comme le Chtri. Il a tapé dans le mille en choisissant cet endroit pour ce qu'il convient désormais d'appeler le must fin août pour votre calendrier de compétitions.N'hésitez donc pas à cocher cette date pour les années à venir, vous ne le regretterez pas !

 

Description de la course : Avec un délai de récupération assez court suite au Norseman, la grande inconnue était mon état de forme. Ma seule sortie vélo était de 40 km, 25 en Càp et 2.5 en natation sur les trois semaines, date pour date.

J'abordais donc la course avec prudence, étant conscient que l'objectif principal de cette année était derrière moi et que ce qui venait par la suite s'intègrerait au volume global d'entraînements. Aucune pression donc quant au temps final, 'juste pour le fun', me disais-je.

La natation. Je croise notre champion Pascal, juste avant le départ. Il a l'air en pleine forme le bougre... Quelle santé ! Quel performer ! Un petit mot d'encouragement et zou dans l'eau. Nous sommes très nombreux, et comme attendu la promiscuité a engendré bousculades, coups de pieds et de bras  (lunettes presque arrachées). Bref, à oublier. Je retiendrai que quand on est un nageur moyen, il vaut mieux se mettre dans le cul du peloton. La boxe anglaise, c'était dans une autre vie :-)

Le parcours cyclisme : Le pays des polders nous a offert ses plus beaux atours, d'autant plus qu'il y faisait un temps parfait à la pratique de notre sport. Le parcours a cependant été balayé par un vent soutenu du début à la fin avec une recrudescence en l'intensité vers le 60ème. Il n'y a pas de grosses difficultés si ce n'est au 55 ème, une bosse de 500 mètres à 10 %.


La course à pied : dès mon retour en T2, l'envie d'abandonner me taraudait. Ayant laissé beaucoup d'énergie sur le vélo et souffrant du dos, ma course était finie. J'ai entamé la càp sur un mode mineur et fini par me caler dans la course de Daniel Cadez, du tri des avions de Villeneuve d'Asq, avec qui j'ai parlé sur 12 bons km. A souligner aussi la qualité du parcours alternant route, sous bois, digue, plage et pourtour du plan d'eau. Etonnament, je terminais la course en bien meilleure forme physique et mentale et j'aurais même pu accélérer dans les 5 derniers (ce qui n'aurait pas eu de sens). Le fait d'avoir courru en duo avec daniel (+ de 10 Iron à son actif)  n'y est pas pour rien.

 

Résultat final : un peu moins de 5h50.

 

Vais-je m'aligner au départ de Chièvres ?

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16 août 2012

Reprise post Norseman 16-08-2012

Hier, c'était la reprise. J'ai prévu une séance assez légère en natation. J'ai pris tout récemment la décision de participer au Chtriman dans sa version half. Il a lieu le 25-08-2012. Je pense pouvoir m'en tirer avec mes acquis. J'espère ne pas me tromper. Bon selon les informations de la course, le dénivellé est très faible.

La séance c'est bien passée. Je remarque une baisse de force et une fatigue assez précoce. Mais rien d'anormal.

 L'entraînement de càp légère sur 11 km ce vendredi a révélé quelques petits bobos. Des restes du Norseman.

 Une bonne surprise m'attendait dans ma bàl au retour du boulot : mon t-shirt de finisher !!! Yesss !!!

 

7 août 2012

Norseman 2012 04-08-2012

Norseman 2012

Depuis plus d’un an, j’étais tenté par l’expérience Norseman. Non seulement pour la course même mais aussi pour la beauté du pays : un pays vert et sauvage où la forêt de conifères qui y règne en maître, y laisse place par endroit à des près où s’érigent de beaux chalets, pour la plupart peints en rouge. Un pays de rivières, de fjords et de vastes plateaux au paysage aussi triste que poétique ; lacs eaux noires et rochers couverts de lichen à perte de vue… Si par cette description vous pensez aux images du film ‘Le Seigneur des anneaux’, vous y êtes !

 

La Norvège c’est aussi, pour nous triathlètes, des routes sans trous, bien entretenues et des automobilistes qui dans leur grande majorité, respectent la limitation de vitesse et  les usagers les plus faibles. Différents pays, différentes cultures…

 

Nous logions au petit port d’Eidford, là où la commence l’aventure. Eidfjord ne compte pas plus de 1000 habitants et vit principalement grâce au tourisme. La région du Hordaland est en effet réputée pour ses cascades, ses rivières, ses fjords qui feront le bonheur des amoureux de la nature.

 

Vendredi 03/08/2012 J-1: le ‘pre-race meeting’

J’ai déjà retiré mon sac de course la veille et aujourd’hui c’est le jour du meeting. En une journée, le village est passé d’un calme paisible à une certaine agitation. Les triathlètes ont investi le ‘tricamp’et derniers logements disponibles. Nombre d’entre eux s’activent dans des préparatifs d’avant course. Les échoppes du Norseman qui ont ouvert le jeudi voient leur stock de vêtements diminuer à vue d’oeil. Dans cette foule, on peut quand même distinguer le regard vide des triathlètes. Ils sont déjà dans ‘leur bulle’. Pour ma part, je ressens la pression depuis mon arrivée, donc tout va bien. Mais je recherche quand même le soutien moral auprès de mes proches. Le stress est là et la tension monte !

 Le hall omnisport d’Eidfjord où se tient le meeting d’informations est littéralement bondé. Les 250 participants accompagnés de leur équipe de soutien sont présents pour assister, en avant-première, au spectacle de saltimbanques. Les applaudissements fusent et même si en toute honnêteté, je les ai trouvé assez moyens, le fait d’applaudir m’a permis d’exorciser un peu ce moment en me libérant du poids du stress.

Ensuite, Kalle Jensen, organisateur triathlète et ancien black t-shirt, nous dresse l’organisation de la course du lendemain et les difficultés du parcours vélo et du marathon. Même si l’ensemble du discours tenu l’est en anglais, il reste très compréhensible même pour quelqu’un qui n’est pas bilingue comme moi. Enfin, nous n’apprenons rien de neuf par rapport au guide de la course qui nous a été remis il y 6 mois déjà ! Que le temps passe vite ! Je ne me réjouis pas directement quand il annonce des conditions météo favorables pour le lendemain en me disant que cela doit être de l’humour norvégien vu la météo de ces trois derniers jours…

De retour à  la maison, nous nous activons déjà à faire les valises de départ car il faudra se lever très tôt. Je soupe avec une bonne assiette de pâtes, dont je ne profite pas vraiment, avant d’aller dormir. Le sommeil est long à trouver et la nuit est courte.

 Le jour J

Réveil à 2h45. Le bateau doit quitter le port à 4h00 et l’enregistrement au parc à vélos est ouvert de 3h00 à 3h45. Logeant à 400 mètres du point stratégique, nous ne sommes pas pressés mais dans le stress, je glisse ma combinaison du mauvais coté. Je le regreterai plus tard au parc où j’ai du me déshabiller devant des spectateurs regroupés en masse et pas forcément venus pour me voir me debattre comme un pingouin engoncé tentant d’éviter les regards pour enfiler cette maudite combinaison en évitant la casse. Pas de bol, à l’entrée du ferry, la lumière est assez forte pour éclairer les 3 beaux trous que je viens d’occasionner à ma tenue. Je râle, j’ai peur du froid. J’avais cependant pensé à glisser un tube de colle dans mon sac. Une seule pensée à ce moment : boucher autant que faire se peut ces trois trous et prier pour que ça sèche avant le grand saut dans une eau annoncée à 13.5°. Le ferry démarre à 4h05. Pas le temps de traîner, je m’active !

 4h50. Ca y est, j’y suis ! Je vis mon rêve. J’ai passé cette image 1000 fois dans ma tête avant cet instant. Vous savez  ? Le moment qui précède celui du 'big jump' dans le fjord, par la ‘brave door’. Moi qui ai peur du vide, j’ai sauté. Et là, miracle ! Pas d’infiltration d’eau ! Je suis tellement heureux que je me laisse aller, pour mon plus grand confort, dans ma combinaison.

 Nous avons 5 minutes pour nous échauffer car l’eau est très froide; j’en profite pour regarder autour de moi et penser à tout ce chemin parcouru depuis mon inscription au TCDM. C’est comme si toutes ces heures d’entraînement n’avaient été consenties que dans un seul objectif, ce Norseman 2012 ! La corne retentit. Ca y est mon grand, sois costaud et va s’y ! A ce moment, j’ai une pensée pour mon père qui m’a toujours suivi dans mes sports. Il aurait été fier de moi.

La natation, parent pauvre de mes sports, puisque je ne totalisais au terme de ma préparation que 150 km., s’avère être pas si mauvaise. Je peux donner de la force dans mes mouvements et ressens un certain bien-être dans ces eaux pas trop accueillantes. Je nage en groupe et en profite pour soigner ma technique.

Sortie en 1h17.

Il me faut presque 15 min’ en T1 pour me changer. Faute à mon amateurisme mais aussi faute de chaise pour s’asseoir. Les Norvégiens sont comme ça. Pas de confort, pas de fioritures, juste l’essentiel.

Autour de moi des nageurs souffrent du froid. J’ai des craintes par rapport au temps qu’il fera dans l’ascenssion du Dyranut et m’habille trop chaudement. Je le paierai cash !

L’ascension du Dyranut : Les 5 premiers sont faciles. Je m’alimente, bois et tourne bien les jambes. Vient ensuite une longue période de souffrance due à mon habillement. La montée n’aurait pu être plus mal envisagée et impossible de me débarrasser du surplus car mon équipe de soutien ne peut intervenir avant le 25 ème. Je ne vois rien car mes lunettes sont embuées. J’ai trop chaud, perds déjà pas mal d’eau et commence à ‘gamberger’. Beaucoup de monde me reprend, même un taïwanais qui finira bien loin de moi au temps final. Bref, la difficulté de cette montée n’est due qu’à une erreur de débutant. Dès le 35 ème, après un premier ravitaillement assuré par mon équipe de choc (Son, Sang et Julien accompagnés des deux diables – Romaric et Naoki) tout est rentré dans l’ordre. Je reprends des forces et repars au combat.  Sur les 55 km nous séparant de Geilo (km 90), je vais me venger sur beaucoup de gars. ‘My legs are on fire. I don’t need no water, let them burn !!!’ A fond sur le vélo, galvanisé que je suis par les encouragements des miens.

Sur cette portion de route censée être la partie la plus rapide, il y a un vent constant de face et aux faux plats montants s'enchaînent des descentes pouvant être assez rapides et dangereuses. Le plateau du Dyranut est magnifique. C’est en fait une constante sur tout le parcours.

C’est après Geilo, dès le km 91, que les choses se précisent et le température grimpe. 4 cols successifs de 4, 5 et 4 km à du 7%, 8% et 7%. Pas de précisions sur le dernier mais c’est le plus méchant. Selon moi, il doit être de 7 ou 8 km en commençant à du 4% pour se terminer à du 10-12%. Les ravitaillements se succèdent car je dois beaucoup manger. Je constate que beaucoup de participants ne respectent pas les conseils de ravitaillement où il est clairement indiqué l’arrêt total du coureur pour le ravito. Beaucoup apportent une aide en pleine course. Ce n’est pas grave Oli., tu n’es pas venu pour faire un temps. Mérite ton t-shirt fieu!

Au sommet, nous sommes au 150 ème, le marathon s’annonce bien, je suis en forme et il ne me reste qu’une petite heure sur le vélo pour 30 km de ‘descente’ relative. Les efforts sur le vélo sont finis. Je me prépare pour le reste de la course.

 

T 2 Austbygde : Austbygde est le village qui accueille la T2. Il faut se dépêcher car Julien a entendu que j’étais dans le quota des coureurs des blacks potentiels. Mais là l’horreur ! Deuxième grosse erreur ! Je ne me suis pas assez bien séché au sortir de l’eau et j’ai une irritation monstre au pénis. Ca saigne et j’ai des doutes sur la poursuite de la course.

Qu’à cela ne tienne ! Rien ni personne ne me fera arrêter aujourd’hui ! J’enfile mon short stretch de course à pied et entame la course sur un rythme lent mais je dois vite me rendre l’évidence : je ne tiendrai jamais un marathon avec cette blessure. Je décide alors de marcher avec une main dans mon short jusqu’à ce qu’on m’aide. Mon équipe, qui a du s’attarder un peu en T2 pour le démontage du vélo, roule vite à mon secours. Ce n’est qu’au 15 ème qu’on a trouvé une solution qui tiendra jusqu’au bout : un lange badigeonné de crème anti  irritation pour fesses de bébé. On emballe le sushi et la course peut reprendre normalement jusqu’au 25 ème où l’on quitte la route principale pour entamer la montée dite du Zombie Hill ( 9 à 10 % sur 7 km) où il est impossible (du moins pour moi) de courir. Son et Sang m’accompagnent en m’encourageant. Ca fait du bien de savoir qu’on court en équipe. Parti d’un bon pas, je reprends pas mal de marcheurs mais ma course est faite et je sais à ce moment que je serai t-shirt blanc. En effet, le quota de gars pouvant accéder au sommet du Gausta est atteint, et malgré être dans les temps, on m’arrêtera pour m’envoyer sur un autre parcours, traçé sur le plateau de la montagne. Cette dernière nouvelle rassure mon frère Dean (qui nous a rejoint la veille) qui m'attendait pour monter en coéquiper la dernière partie titanesque du Gausta.

A cet endroit, km 32, il me reste 10 km et je reprends la course. Je savoure ces instants magiques car le plus dur est derrière moi. La ligne d’arrivée se rapproche et je reprends encore des gars usés à qui j’adresse des mots d’encouragement.

Arrivée : mon temps de 14h57 est anecdotique par rapport à l’expérience dont j’ai pu profiter sur cette course, par rapport aux liens humains renforcés avec mon équipe de support sans qui toute cette aventure n’aurait pas été possible. C’est pourquoi je tiens à leur réitérer mes remerciements. Merci Son, Sang, Julien, Dean, Romaric et Naoki !!!!

Je tiens aussi à adresser mes amitiés sportives à tous les membres du TCDM et à Messieurs André et Schreve  car j’ai pensé aussi à vous durant cette longue journée. Je dois aussi remercier Patrick Schmitt, membre et coach du club de Carsassone où j’ai été en stage, ancien para. de l'armée française et professeur de natation à Carcassonne. Il a su trouver les mots pour me donner l’état d’esprit du longue distance et du triathlète dans son sens global.

 Si j’ai de la chance d’être tiré au sort à nouveau, je la ferai encore. Je n’en garde que de bons souvenirs car au plaisir d’être allé jusqu’au bout de moi-même s’ajoute l’aventure humaine, la victoire d’une équipe. C’est ça l’exception Norseman.

Olivier

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